Une très forte hausse des défaillances d’entreprises en France

ADN

Tl;dr

  • Les défauts d’entreprises en France sont en augmentation.
  • Près de 102.500 emplois sont menacés à la suite de ces échecs.
  • Les secteurs du commerce, de la construction et des “activités immobilières” sont les plus touchés.
  • Pour les entreprises les plus fragiles, la situation pourrait empirer.

Échec des entreprises en France : une situation délicate

La menace d’une crise économique se profile en France. Selon les récentes données du Conseil national des administrateurs judiciaires et des mandataires judiciaires (CNAJMJ), le nombre de défaillances d’entreprises s’élève à 15.980 pour le deuxième trimestre seulement (+18 % entre les premiers semestres 2023 et 2024).

Un lourd tribut sur l’emploi

La conséquence de cette vague d’insolvabilités, dont la tendance semble similaire dans la majorité des pays de la zone euro, est loin d’être anodine : 102.500 emplois sont potentiellement menacés dans l’Hexagone.

Fragilité du tissu productif français

L’analyse effectuée par Stéphane Colliac, économiste à la BNP Paribas, conclut que cette évolution résulte principalement de la “poursuite du rattrapage des défaillances d’entreprises”.

Pourtant, l’institut Rexecode, lui, perçoit cette situation comme “révélatrice des fragilités du tissu productif hexagonal”.

Des secteurs spécifiques en difficulté

Ce fléau frappe sans distinction, mais les secteurs du commerce, de la construction et des “activités immobilières” semblent être les plus vulnérables. “617 agences immobilières sont tombées en défaut au premier semestre”, selon le communiqué du CNAJMJ.

Mais cette attaque ne s’arrête pas là: le secteur du transport et de l’entreposage et les activités financières et d’assurance affichent également des hausses de défauts respectives de 33% et 25%.

La lente croissance, la faible consommation, l’arrêt des investissements, l’augmentation des coûts de production et le durcissement des conditions de financement : autant de défis auxquels les entreprises françaises sont confrontées. Pour les plus faibles, ces menaces pourraient constituer le coup de grâce. Quant aux entreprises plus endettées que la moyenne, leur situation pourrait encore s’aggraver si les taux d’intérêt augmentaient, confirme Denis Ferrand, le directeur général de Rexecode.

Le président de Nota-PME, Patrick Senicourt, propose pourtant une solution : rééchelonner sans pénalisations les remboursements des prêts garantis par l’État (PGE), afin de les rendre compatibles avec la rentabilité des entreprises. Cependant, si rien n’est entrepris, M. Senicourt prévoit jusqu’à 70.000 faillites d’ici fin 2024.

La situation actuelle exige donc une attention et une réflexion approfondies pour préserver et soutenir le tissu économique français.

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